Voici un nouveau texte différent des 2 précédents, puisqu'il est sous forme de dialogue.
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Petite fille à quoi tu rêves ? Un siècle
étrange se réveille.
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Oui mon siècle est bien étrange, et je rêve d’un
monde plus beau. Et surtout je rêve de savoir où l’on va. Où je vais. Où ce
monde étrange va.
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Et…. Où vas-tu ?
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Je préfère parler de mon siècle étrange plutôt
que de moi.
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Serais-tu encore plus étrange que ton
siècle ?
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Peut-être….
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Alors…. Où va ce monde ? Où va notre
siècle ?
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Je ne sais pas. Mais je peux l’imaginer. Et il y
a de quoi avoir peur.
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Tu as peur ?
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Oui…. Regardez où nous en sommes. Soit il se
passe quelquechose qui change tout, soit
nous courrons à la catastrophe. Aux catastrophes.
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Tu es jeune encore, mais tu as l’air d’avoir
mille ans, petite fille. Tu es bien pessimiste !
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Non : réaliste ! Pour moi, le futur
sera apocalyptique. Sauf s’il y a un énorme changement, comme je l’ai dit.
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Quel genre de changement ?
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Dans la tête des gens. En fait, ce siècle est
étrange à cause de nous.
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Tu crois ?
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Non. Je suis sûre. Je suis peut-être étrange,
mais vous l’êtes aussi. Comme tout le monde.
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Pourquoi dis-tu cela ? C’est vrai pour toi
et moi, mais les autres ?
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Je ne vais pas me lancer dans une critique de
ces « autres », mais je vais vous poser une question : qu’est-ce
que communiquer ?
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Ta question est simple : c’est ce que nous
faisons en ce moment même.
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Je suis d’accord avec vous. Mais alors, est-ce
les autres communiquent ? Non, plus vraiment. L’espèce humaine a perdu
cela. Elle a perdu aussi le sens des réalités. Elle veut tout, tout de suite,
pour s’en débarrasser aussitôt. Que ce soit quelquechose de matériel, ou pire,
l’amitié ou l’amour.
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Tu es dure envers les tiens, petite fille.
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Les miens ? J’ai parfois honte d’être
humaine. La futilité, l’instantané, il n’y a plus que ça de vrai. C’est pour ça
que j’ai peur de l’avenir, parce que je vois que c’est de pire en pire, et que
je ne vois pas ce « changement » dont nous parlions tout-à-l’heure.
Je ne suis pas dure, je suis lucide, dans un monde où tout le monde se voile la
face. Mais au fond, ils sont tous un peu comme moi. Ils ont peur. C’est pour ça
qu’ils se cachent et qu’ils ne veulent pas voir la réalité en face.
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Donc pour toi, c’est la peur qui nous
gouverne ?
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Pour sûr. C’est pour ça que je ne peux pas
renier mon humanité. Parce que moi aussi je l’éprouve, cette peur.
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Tu n’es pas si folle qu’ils le disent. Tu ne dis
que la vérité, en fait.
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Ce sont eux les fous.
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Je comprends tout à fait ton point de vue.
Petite fille…..
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Oui ?
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Adieu.
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Nous nous reverrons.
Adieu……
Ce texte m'a été inspiré par un vers de la chanson "Petite fille" de Goldman, que j'écoutais en boucle.
Comme d'habitude, n'hésitez pas à critiquer, mes textes ne sont pas parfaits et si vous avez des remarques à me faire, je les accueille avec plaisir.
Bonne journée !
Plume d'ange
J'adore ce texte ! De ce blog c'est peut-être mon préféré, (peut-être à cause du sujet aussi) il est très inspirant et philosophique (oui j'aime la philo !)
RépondreSupprimer"Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être adapté à une société de malade." Jiddu Krishnamurti
Eh oui je te sors des citations !! Ton texte me faisait penser à cela et à une autre que je n'arriverais pas à formuler toute suite x)
Allez bonne soirée plume d'ange ;)
Hihi, merci !
SupprimerFaut que je le montre à Thibault, tiens ! "Prof de philo, zéro, hors-sujet !"
Je m'identifie beaucoup à la "petite file", dans le texte comme dans la chanson, en tout cas c'est l'un des rares textes dont je sois satisfaite.
Et cette citation est très très vraie *la recopie dans son carnet*
Je vais me remettre à écrire mon conte moi, en voilà une idée qu'elle est bonne ^^
Bonne soirée !