Cette semaine, un texte qui m'a été inspiré par un voyage à Londres :
Une fille dans les rues de Londres. Ses cheveux flottent
dans le vent. Elle court. Ou plutôt, elle vole, et on dirait qu’il y a de la
lumière autour d’elle. Comme une aura. Pourtant, personne ne semble la voir.
Elle passe comme un fantôme. Ou comme un ange. Seule une petite fille la
regarde. Elle lui ressemble. Tandis qu’elle la fixe, ses pieds décollent
légèrement du sol. Soudain, ses parents appellent la gamine, et la magie se
brise. A regret elle revient vers eux, jette un dernier coup d’œil derrière
elle. L’autre semble avoir disparu. Ses parents l’entraînent vers la tour de
Londres.
La fillette se tient devant la tour Beauchamp, où tant de
gens furent emprisonnés. Elle ne le sait pas, mais elle sent quelquechose qui
lui fait peur. Poussée par la foule des touristes, elle finit par entrer, et
observe les gravures sur les murs faites par les prisonniers. Elle entend un
crissement, comme celui du métal contre la pierre. Des pleurs et des murmures
se font entendre. Elle est seule pourtant, les touristes sont partis.
Au fond de la pièce, dans l’ombre, la fille qui ressemble à
un ange la regarde sortir de la tour et se diriger vers le mémorial dédié à
ceux et celles qui furent exécutés en ces lieux. Elle sourit, puis s’efface.
Près de mémorial, la fillette observe un des corbeaux de la
Tour. Ici aussi elle a peur. Et soudain, elle voit un homme encagoulé levant
une hache au-dessus d’une femme agenouillée. Avant qu’elle n’ait le temps de
crier, ils disparaissent.
L’ange, perché en haut de la tour Blanche, le donjon
central, observe la gamine avec intérêt. Elle aussi semble avoir vu cette scène
d’un autre temps.
La gamine a grandi. Elle semble presque habituée à être la
seule à percevoir certaines choses. Elle observe une gondole sur un canal
vénitien et écoute la voix suave du gondolier. C’est comme un spectacle rien
que pour elle. Elle voit des scènes de plus en plus longues, et, une fois, a
entendu toute une conversation entre deux courtisans au château de Versailles.
Durant toutes ces années, la fille-fantôme était toujours là
comme pour la surveiller, à voir sans être vue depuis ce fameux jour à Londres,
où elle courait pour sauver sa vie. Ce jour-là, ou plutôt ce soir, à Venise,
elle se tient derrière celle qu’elle observe comme un ange gardien depuis son
enfance. Elle-même n’a pas changé. Fidèle au poste et égale à elle-même.
« Regarde-moi… Tu te souviens ? »
La scène dans la tour de Londres provient d'un truc qui m'est vraiment arrivé : j'étais dans l'une des petites tours (la tour Beauchamp justement), et j'ai fait remarqué à ma mère les bruits d'ambiance, sauf qu'elle ne les avait pas entendus ^^. Et je me suis demandé ce qui pourrait se passer si j'avais vraiment été la seule à les percevoir.
Comme d'habitude, n'hésitez pas à critiquer et laisser des commentaires. J'espère que ce texte vous plaira, et peut-être qu'un jour je le continuerai.....
Bonne journée !
Plume d'ange
Plume d'ange